“Dans la confusion des voix et des messages qui nous entourent, nous avons besoin d’un récit humain, qui parle de nous et de la beauté qui nous habite. Un récit qui sache regarder le monde et les événements avec tendresse ; qui raconte que nous faisons partie d’un tissu vivant ; qui révèle l’entrelacement des fils par lesquels nous sommes rattachés les uns aux autres.”

(Du Message du Saint Père François pour la 54è Journée Mondiale Des Comunications Sociale).

Sr Alessandra Bonfanti, en direct de la Guinée-Bissau a été interviewée par un journaliste de l’Observatoire Romain. À l’occasionde la Journée Mondiale des Comunications, nous publions une partie de l’article en rappelant que raconter la vie fait parti de notre mission.

Ici comme ailleurs en Afrique, où la télévision est les ordinateurs sont des produits de luxe que très peu de gens peuvent se permettre, la radio est un instrument important de la vie, surtout pour les persones plus humbles. Et en Guinée, quand on parle de radio, on parle de Radio Sol Mansi. C’est le principal émetteur radiophonique privé du pays et avec celle publique nationale, elle se dispute les sympathies des écouteurs.

«Aujourd’hui – explique –  Sr Alessandra Bonfanti, Missionnaires de l’Immaculée, du Pime, vice-directrice de la radio – nous sommes une réalité nationale. Nos fréquences sont joignables dans tout le Pays grâce à trois relais (un à l’Est, un au Sud et un au Nord) et nos trois sièges (Bissau la capitale, Mansôa et Bafatá). Un succès gagné par un dur travail et qui semble incroyable si nous pensons à la manière dont a initié l’aventure ». Radio Sol Mansi nait dans l’un des moments les plus délicats de l’histoire de la Guinée Bissau. Nous sommes en 2001 et le pays sort d’une guerre civile sanglante. Deux années d’enfer, qui ont plongé une des nations les plus pauvres et les plus arriérées dans les abysses de la violence et du désespoir. A Mansoâ, le père Davide Sciocco, un missionnaire du Pime, commence ainsi à s’interroger sur le rôle des medias.

Entre mille fatigues et difficultés, le père David donne vie à un petit bureau propre à Mansoâ. Il ne transmet que quelques heures par jour. Ses programmes misent sur l’information, et surtout sur la formation. En plus, bien sûr, de la musique, beaucoup de musique et quelques programmes de divertissement. « En ce temps là les fréquences étaient faibles – se rappelle Sr Alessandra – et le signal atteignait juste le territoire de la mission ou un peu plus. Mais les gens se sont vite passionnés. Tous l’écoutaient et en appréciaient la charge positive, le message à faveur de la paix, de la convivialité, du dialogue. Dès les premières années, le père David et ses collaborateurs ont cherché à construire des ponts, également avec les autres communautés religieuses. Et ils ont eu tout de suite la faveur des musulmans, mais aussi des églises évangéliques. ». Radio Sol Mansi, lentement et parmi mille efforts, croît. Et cette petite réalité missionnaire se structure progressivement. Le signal devient toujours plus fort et touche toutes les provinces de la nation. Des relations se resserrent également avec les radios locales qui relancent les programmes les plus suivis.

Maintenant – souligne la vice-directrice – elle est une émetteur interdiocésaine. La propriété est donnée aux diocèses de Bissau et Bafatà. Le directeur s’appelle Casimiro Jorge Cajucam, un laïc, et les employés sont maintenant une trentaine. Nous pouvons également compter sur un réseau d’une quarantaine de correspondants volontaires qui nous fournissent des nouvelles continuellement mises à jour. Les gens nous considèrent comme une source très influente. “Si Radio Sol Mansi le dit, c’est vrai”, on entend dire. Et pour nous, c’est un motif de joie et, permettez-moi de le dire, aussi de fierté.

Pendant ces temps de coronavirus – observe Sr Bonfanti – nous faisons un grand travail pour sensibiliser les personnes sur les thèmes de l’hygiène, des normes pour éviter la contagion, du respect des distances. Nous diffusions fréquemment des publicités et des programmes d’information. Nous avons également conçu une sorte de représentation théâtrale sur le covid-19 pour rejoindre les personnes les plus humbles et les moins instruites. En ce qui concerne la formation, nous travaillons beaucoup sur le thème de l’émigration. Dans ce cas, nous nous adressons aux plus jeunes en leur expliquant les risques auxquels ils s’exposent dans le long et dangereux voyage vers l’Europe ».

Radio Sol Mansi, toutefois, ne renonce pas à la ligne du dialogue qui l’a toujours caractérisée. Aujourd’hui encore, elle diffuse des programmes à portée interreligieuses et donne place à des sections consacrées aux églises reformées et au monde musulman. « Celui du dialogue – conclue la religieuse – est un point ferme. La chaine est née pour faciliter la rencontre et nous sommes heureux que se poursuivent les bonnes relations avec les autres religions. Parmi les radios qui relancent nos programmes, il y’a l’émetteur coranique de Mansoâ. Les islamiques apprécient beaucoup « Dix minutes avec Dieu », un programme conduit par le père Sciocco. Ses réflexions partent d’histoires communes et offrent toujours une morale, partagée par tous. La radio devient ainsi un instrument de croissance humaine pour les gens de la Guinée Bissau ». Un instrument dont on ne se sépare pas, même quand on va travailler dans les champs.

(Extrait de l’article « Pour loisirs et pour Mission » publié sur l’Observatoire Romain)

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